mercredi 1 août 2007

Quel Avenir pour la Petite et Moyenne Exploitation Agricole ?

Béja 2002


Quel Avenir pour la Petite et Moyenne Exploitation Agricole ?


La création de sociétés de mutuelles de services agricoles est d'une importance grandiose dans la mesure ou elle intervient dans un contexte mondial dont les aspects ne sont pas encore bien définis, la gestion des conflits par l'OMC n'a pas pu éviter l'éclatement de part et d'autre dans le monde des crises comme la guerre de l'acier la guerre de la banane…. l'aide de l'état sera vu d'un autre angle. Comment maintenir l'aide à la mise à niveau, à la restructuration du secteur et de la profession? Comment impulser le secteur sans fausser la concurrence et éviter le dumping ? Les défis de la prochaine étape sont considérables et cela nous invite à répondre aux problématiques du développement de l'Agriculture à savoir, le faible rendement des exploitations la non maîtrise des techniques de production, le morcellement foncier, le lourd fardeau de la dette, l'incapacité des agriculteurs à se structurer, l'absence d'une approche spécifique selon les étages bioclimatiques, l'irrationalité de l'investissement, outre l'irrégularité des pluies notre agriculture est astreinte à améliorer sa compétitivité dans un contexte d'ouverture et de mondialisation et impulser, en conséquence, l'investissement et la création de l'emploi tout en assurant l'autosuffisance alimentaire. Le but principal des sociétés de mutualismes c'est la réduction notable des coûts de la production, l'amélioration des capacités de production des exploitations et l’augmentation des revenus des agriculteurs par un soutien à tous les niveaux de la chaîne de production en réduisent les frais de préparation du sol et en offrant une logistique de commercialisation, services de proximités, assistance technique, formation, etc. ….
La Petite et Moyenne Exploitation Agricole (PMEA) qui représente 73 % si on se contente seulement des exploitations qui disposent de moins de 10ha, car en région semi aride une exploitation de 50 ha est considérée comme une moyen exploitation de même le PMEA doit être défini selon la spéculation qu'elle est entrain d'entreprendre si l'activité est à forte valeur ajoutée même la micro-exploitation se comporte comme une entreprise viable. La PMEA est dans une position très fragile elle évolue vers la désintégration en perdant son statut d'une entité économique viable suite au processus de morcellement, en comparaison avec les résultats de l'enquête 61-62 le nombre d'exploitations (de moins de 10 ha) ont augmenté de 137000 unités d'où une nette régression des superficies due aux successions répétitives. Le mutualisme est une issue qui fait sortir la PMEA d'une conjoncture caractérisée par la baisse de ses revenues, la hausse des prix des intrants un pouvoir d'achat des exploitations laminé, le profit excessif des intermédiaires et un état permanent de dépendance et d’endettement. Le mutualisme viendra pour rationaliser l'investissement, maîtriser les dépenses, accélérer le processus de restructuration de la profession, réduire la main mise des urbains sur les ruraux(1)(à la rahba de Béja, au grand dam des agriculteurs, la commune prélève 2 Dinars sur chaque sac de céréale même si la transaction n’est pas opérée), il aidera notre agriculture à se redresser des séquelles des premières décennies de l’indépendance où la politique de fixation des prix a obligé le monde rural à offrir ses produits à des prix très bas aux urbains pour éviter les contestations salariales, réduisant ainsi les agriculteurs à une caisse de compensation ce qui explique bien la dette chronique des agriculteurs. La petite et moyenne exploitation agricole est organiquement liée dans un cadre spécifique où s'interférent une autorité rurale (2) et une approche développementaliste (3), ces liens ont tendance à être révisés depuis que le Ministère de l'Intérieur on lui a confié la tâche du développement local. Une tendance qui touchera les conseils locaux de développement sur le plan composition, budget, compétence, mobilisation et redistribution de fonds … on verra les conseils villageois évolués vers des arrondissements ruraux genre de communes. De même au niveau de la participation de la population à la conception et l'élaboration des plans de développement(4) .Tout en veillant à ce que les vœux de la population figurent dans les documents du plan afin d’éviter la sensation de ‘putsch des technocrates’ et pour mieux la responsabiliser lors de l'exécution et l’entretien des actions communautaires. Quant à l'autorité rurale: Certes le Omda existe mais il faut le réinventer, lui définir un profil, le former par des modules d'initiation à la sociologie, à l'économie rurale et l'animation. Le monde rural fait l'objet d'une grande préoccupation par les pouvoirs publics comme l'atteste les différents plans de développement seulement certains concepts doivent-être révisés. En effet l'approche de développement du monde rural ne doit en aucun cas avoir pour objectif de maintenir et d'attacher la ruraux en compagne en présumant la désertion des champs et l'asphyxie des villes ou la " ruralisation des villes". Cette conception est urbaine, exiguës bureaucratique et gravissime du développement rural dans la mesure où elle assiège le monde rural entre le piége et la crise. L'exode rural n'est pas un phénomène, c’est une conséquence directe de l’évolution sociale et démographique. Le monde rural, outre ces spécificités, est une ressource naturelle qui fonctionne comme un appareil dont les rendements sont limités et ne peut assurer l'entretien que d'un nombre bien déterminé d'individus et autant supporter un pression démographique plus que ces capacités. Cet appareil on doit le considérer comme une entreprise ayant une capacité de recrutement limitée et tout sur-emploi l'entraîne dans des difficultés structurelles. De ce fait il faut préparer les villes à accueillir non le flux migratoire mais plutôt la mobilité sociale, pour ce faire, il faut des aménagements autour des villes en parlant par exemple du Grand Jendouba ou Grand Béja (Hammam Sayala, Béja Maâgoula, Oued El Bessim …etc.), il ressort des plans d ‘aménagement urbain d’être plus prospectif en projetant les grands axes routiers pour ne pas se trouver dans des cul-de-sac, en introduisant aussi la notion de région programme avec l'installation d'une infrastructure économique capable de satisfaire la demande de l'emploi et l'insertion des jeunes diplômés. Cet aménagement est indispensable car il maintien la paix, la stabilité et la sécurité par l'intégration des hôtes de la ville, en absence d'un tel aménagement les villes ne seront pas en mesure d'assurer la paix et la sécurité et ceci se manifestera au moindre incident par des indices de malaise social comme le cas des évènements du stade de Béja en Juin 1999 ou les troubles causés par les élèves lors de l'arrêt des cours d'une heure, par les enseignants, soutien à la cause palestinienne en Mars 2002. L'aide du monde rural par l'état doit-être maintenu et renforcé au moins jusqu'à 2012, tout en préparant le plan d'intégration dans l'économie mondiale et le désengagement de l'état, il faut préparer un sous-plan pour l'arrière pays dans le cadre de la région programme compte tenu que la maturité économique et sociale de l’arrière pays n'est pas celle des régions côtières. Il faut alors veiller à ce que le désengagement de l’état ne se fait pas brusquement. Il est préférable d’installer des outils qui valorisent le matériel de l'état afin d'éviter des cessions qui peuvent tourner au désastre comme le cas des centres de collectes de laits et aussi pour un redéploiement optimal du personnel titre2 afin d'éviter des licenciement provoquant des cas sociaux, ceci par la création de filiale des Ministère de l'Intérieur ou de l'Equipement ou de l'Agriculture qu'on appellera des unités de génie rurale en ayant le statut de tâcherons pour entreprendre des travaux de piste, CES,… et intervenir en cas d'incendies ou inondations. Autrement dit des structures relais pour prendre en charge le désengagement de l’état en matière de développement et plus particulièrement la sauvegarde et l’entretien des acquis. Il faut considérer le matériel de l'état et son personnel titre2 comme un fonds spécial d'assistance mobilisable en cas de catastrophe naturelle, technologique ou environnementale, il y va même du respect et du prestige des pouvoirs régionaux. Le monde rural est un espace non seulement social et culturel mais un réservoir naturel générateur de richesse, une source de revenu pour la paysannerie, cet aspect économique de la compagne est le centre autour duquel s'articulent toutes les tensions conflictuelles et les différentes approches développementalistes. Dans ce cadre les compétences des Sociétés de Mutuelles de Services agricoles (SMSA) sont globales et contournent tout l'espace rural elles interviennent pour offrir une mécanisation adéquate de travail du sol, d’entretien et de récolte des cultures, offrir aussi une logistique d'approvisionnement et de commercialisation. Elles libèrent l'agriculteur pour se consacrer au suivi et la conduite des cultures. Les SMSA peuvent être des unités de commercialisation (Engrais, Semence, …), de collectes (Céréales, laits, olives, raisins …), de production (agricole, transhumance et gestion de troupeau, …), de génie rural (bâtiment de ferme, lac collinaire, puits de surfaces, sondage, route agricole …) ou des unités d’autres services (Etude, formation, consulting …). L'environnement institutionnel, la politique actuelle sont très favorables pour la réussite du mutualisme qui est le salut de la petite et moyenne exploitation par l'installation des mesures d'intéressements autour desquelles se regrouperont les exploitants car il est difficile d'affronter la prochaine étape sans la réduction des charges, la maîtrise des techniques, la rationalisation des investissements, et une exploitation optimum du matériel pour qu'il soit mieux rentable…Tout en espérant l’adhésion totale au mutualisme il est recommandé de réfléchir sur les points suivants : 1) Réduire l'effet du morcellement par la reconversion de l’Agence Foncière Agricole (AFA), en institution financière(5), outre ses fonctions actuelles et pour mieux assurer le remembrement en sec il faut lui affecter des fonds en nature (terres agricoles) et en espèces. En exploitant les résultats de l'étude des cartes agricoles relatifs à la taille minimale d'une exploitation viable selon les zones, les périmètres, la nature du sol, la spéculation. L'AFA doit avoir les tâches suivante : a) Vente des terres agricoles à des petits agriculteurs afin d'atteindre le minimum d'exploitation spéculée dans une région bien déterminée. b) Intervenir auprès des héritiers pour arrêter la division de l'exploitation en gardant un ou deux exploitants selon l'importance de la superficie. c) L'AFA remboursera le reste des héritiers sur ses propres fonds. d) Les exploitants rembourseront l'AFA selon des modalités fixées par des textes. 2) Installer une stratégie d’approche spécifique selon les étages bioclimatiques à savoir: a) dans les zones subhumides et les périmètres irrigués l’élaboration d’un programme de valorisation des fortes précipitations et des infrastructures hydrauliques basé sur l’intensification des cultures en fixant un objectif à haut rendement et en offrant les conditions et les exigences nécessaires à cet objectif, tel qu’un train de mesures qui consiste à des semences à haut rendement, densité de semis assez élevée, apport de fertilisation assez considérable, traitement contre les maladies cryptogamiques... b) Dans les zones semi-arides un programme basé sur les céréales secondaires orge et avoine avec l'intégration de l'élevage ovin, il faut aussi envisager un programme oléicole basé sur la Mgharsa tel qu'il a été fait par l'administration des Habous au début du IXX siècle dans la région de Sfax. On peut extrapoler aussi ce programme dans les terres accidentées de Hedhil et Khroumerie au Nord. c) Au Sud un programme d'extension du palmeraie national. Car la culture des dattes et le créneau porteur par excellence pour la Tunisie vu les spécificités bioclimatiques il ne peut pas être concurrencé par des géants comme l'Europe ou l'Amérique, il faut alors agrandir la forêt des palmiers dattiers et lui drainer les eaux du Nord. On peut aussi appliquer la Magharsa aux terres de l'état pour mieux impliquer la profession à la création et la mise en valeur des oasis. 3) Dynamiser et animer la bande frontalière Ouest pour bien gérer le surplus des produits maraîchers et mieux valoriser les périmètres irrigués et profiter d'un marché de proximité en installant des mécanismes qui n'obéissent pas aux tempéraments des relations bilatérales 4) Aider les agriculteurs à se redresser en se constituant des provisions pour pouvoir affronter l'ouverture des marchés et les défis de la prochaine étape par le gel de la dette jusqu'à nouvel ordre car la concurrence sera rude et agressive 5) Il faut permettre aux exploitants à l'indivision d'entreprendre des travaux de plantations arboricoles ou des constructions de hangars ou logements ruraux ou création de puits de surfaces…..etc en débloquant la situation à l'indivision concernant l'investissement par une loi spécifique aux biens ruraux qui considère que:"Tout investissement dans un bien rural ne portant pas préjudice sur le plan vocation ou accès, et en tenant compte de la qualité du sol et de sa position, lors du partage il sera attribué à son promoteur tant qu'il ne dépasse pas sa côte-part." 6) Regrouper les procédures, lois et codes se rapportant à l'agriculture dans un seul code qu'on appellera Code rural, car le droit est un système cohérent de règles juridique, la parcellisation des règles et la multiplication des lois entraînent une inflation législative. kastalli chérif Président de l’Association Méditerranéenne pour le Développement 5 Rue Ibn Rachiq Béja 9000 _____________________________________________________________________ (1) Hafedh Sethom : Pouvoir urbain et paysannerie en Tunisie :CERES (2) Béchir Takari : Du Cheikh à l’Omda – Mémoire de DES fac de droit Tunis 1975 (3) Administration du développement rural ENA CREA 1984. Contribution de : - Sadok Chaâbane :Administration des villes et administration des campagnes - Mohamed Lakhdar : Structures et procédures d’administration rurale - Slaheddine Ben Abid : L’animation pour le développement rural (4) Mohsen Limam : Des cadres juridiques de la planification – Thèse de Doctorat université de Strasbourg 1959 (5) Kastalli Chérif : Nécessité d’une réforme agraire - La Presse du 20 avril 1989 a> href="CLIQUER ICI">http://www.mediafire.com/?f05y9nn9d41< /a> ____________________

1 commentaire:

Unknown a dit…

Interessante reflexion sur les problemes agricoles et notamment sur la dimension fonciere de ces derniers. Votre proposition de

transformation de l'AFA merite certainement une analyse detaillee. Cependant, le morcellement n'est pas ni la seule cause, ni

meme la plus importante pour expliquer les resultats insuffisants du secteur. Il y a aussi de la concentration fonciere...Je ne suis

pas aussi optimiste que vous au sujet des SMVA. La plus recente evaluation conduite par le MARH montre bien les limites de ce

modele capitaliste classique.

Cordialement

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Ingenieur adjoint et exploitant agricole .Marié père de 2 enfants

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